Arts et passions

Chaque année depuis quatre ans, je vais passer une semaine à Troyes fin octobre pour participer au Grand Choral des Nuits de Champagne. On a chanté Leforestier, Tryo... quel plaisir!, le répertoire de Brel; en 2015, nous chanterons le répertoire de Alain Souchon et Laurent Voulzy, y compris quelques chansons avec eux... Belle semaine en perspective!

Comme le cinéma m'intéresse autant que la peinture, je n'avais pas manqué d'aller voir ce film, sorti en 2008; d'autant que le rôle de Séraphine était magistralement incarné par Yolande Moreau que je trouve excellente même si elle est discrète. Ce film avait remporté sept César, dont celui de la meilleure actrice. Le scénario était inspiré d'une vraie vie: 
Séraphine Louis, dite Séraphine de Senlis, une femme de ménage née en 1864 et morte en 1942, dont le patron, marchand d'art qui avait découvert le talent du Douanier Rousseau, finit par remarquer la production de peintures qu'elle réalisait de manière autodidacte mais très prolifique, peignant avec des matériaux "de base", des nuits entières... Ses toiles sont flamboyantes, luxuriantes, mais elle est à peine considérée comme un être vivant par ceux qui la côtoient. Un lien particulier se tisse entre elle et son "mentor": collectionneur d'art, il vit mal une double culpabilité: il est Allemand dans la France de l'après-guerre, et homosexuel dans une société qui ne le tolère pas. 
Ce film était vraiment captivant bien que très sobre, de par ces deux histoires de vie douloureuses, hors normes, et leur interprétation brillante. 

J'ai vu le drame policier :"Un prophète" de Jacques Audiard avec entres autres Tahar Rahim et Niels Arestrup.
Malik a dix neuf ans, ne sait ni lire ni écrire, proie facile pour les clans qui font leurs lois dans la prison où il est arrivé.
Mais il est très intelligent, et à force d'observer les stratégies, il va s'endurcir, apprendre et apprendre très vite, s'aguerrir et développer son propre réseau!
C'est un film dur, très dur, violent disent certains, mais l'univers carcéral peut-il être autre chose ? On ressent la tension, les rapports de force, très très prenant!!! A voir! 

"Pas si simple" de Nancy Meyers avec Meryl Streep et Alec Baldwin:
Jake a quitté Jane et a épousé une plus jeune femme. Jane a eu besoin d'une dizaine d'années pour se retrouver vraiment et s'assumer en tant que divorcée. Elle a été et est restée toujours une "bonne maman" pour ses enfants, même si ils sont presque jeunes adultes. Ils ont à peine compris le comment et le pourquoi du divorce, qu'ils voient leurs parents se côtoyer, puis se rapprocher, ils ne comprennent plus... Jake se rend compte que la vie à cinq n'était pas si mal, que sa première femme rendait la vie plutôt agréable, que dans leur nouvelle relation elle est plutôt libérée et à l'écoute. Jane est d'abord gênée puis savoure le fait que son mari ait une relation extraconjugale avec elle: belle revanche... Mais, même si lui est persuadé que tous liens ne sont pas rompus entre eux et qu'ils pourraient reprendre leur vie commune, elle pense finalement que "ce n'est pas possible de recoller les morceaux" et préfère tourner la page et repartir dans une relation nouvelle avec Adam, son architecte.
Meryl Streep porte à merveille ce rôle dans un film par ailleurs assez banal, bien que comportant des scènes assez cocasses, sinon grotesques. Elle est une sexagénaire épanouie, Alec Baldwin bedonnant! Jane reste ouverte à la vie, Jake se montre égoïste, indécis, voulant "le beurre et l'argent du beurre", ménageant "la chèvre et le chou"! C'est Jane qui a la force d'avancer, de prendre la décision et de l'expliquer à leurs enfants. J'ai trouvé que ce film raconte fidèlement des histoires souvent vécues, de manière romancée certes, et avec l'esprit de la vie à l'américaine. Mais les différences entre homme et femme y sont bien rendues.


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