Comme le cinéma m'intéresse autant que la peinture, je n'avais pas manqué d'aller voir ce film, sorti en 2008; d'autant que le rôle de Séraphine était magistralement incarné par Yolande Moreau que je trouve excellente même si elle est discrète. Ce film avait remporté sept César, dont celui de la meilleure actrice. Le scénario était inspiré d'une vraie vie:
Séraphine Louis, dite Séraphine de Senlis, une femme de ménage née en 1864 et morte en 1942, dont le patron, marchand d'art qui avait découvert le talent du Douanier Rousseau, finit par remarquer la production de peintures qu'elle réalisait de manière autodidacte mais très prolifique, peignant avec des matériaux "de base", des nuits entières... Ses toiles sont flamboyantes, luxuriantes, mais elle est à peine considérée comme un être vivant par ceux qui la côtoient. Un lien particulier se tisse entre elle et son "mentor": collectionneur d'art, il vit mal une double culpabilité: il est Allemand dans la France de l'après-guerre, et homosexuel dans une société qui ne le tolère pas.
Ce film était vraiment captivant bien que très sobre, de par ces deux histoires de vie douloureuses, hors normes, et leur interprétation brillante.